NON AU RN, NON A LA HAINE, POUR DES MÉTIERS D’ART QUI S’ENGAGENT
Le 7 juillet 2024, c’est un modèle de société et un mode de vie que nous devrons choisir en nous présentant devant les urnes pour le 2e tour des élections législatives. Celles et ceux qui seront élu.es au Parlement français auront dans leurs mains la vie et le destin de 68,4 millions de personnes.
Alors qu’une grande partie de la population est prête, dans quelques jours, à voter pour
des candidat.es d’extrême-droite, dont elle ne partage, pour la majorité, pas l’idéologie
d’exclusion raciste, il est de la responsabilité de la société civile de prendre la parole pour
dénoncer une situation dangereuse, voire insupportable.
En tant que Maître-artisan d’art, restaurateur du patrimoine, je ne peux me résoudre à voir
le Rassemblement National (qui est tout sauf un rassemblement car il ne s’adresse qu’aux
sentiments négatifs, aux peurs les plus instinctives pour diviser les groupes humains entre – eux) accéder au pouvoir dans mon pays, à voir la France se laisser séduire par l’illusion
que représente ce parti et son fantasme de préférence nationale, tant celle-ci est opposée aux valeurs d’ouverture que porte nos métiers, vecteurs de partage, de dialogue des savoirs,de transmission et de (re)connaissance mutuelle, au-delà des frontières et des continents.
Pour un homme de l’art, ceci est tout simplement inacceptable car les liens avec les autres
pays et cultures sont inséparables de l’identité et de l’expression de professions issues
de générations d’artisans cultivés, de toute provenance, qui coopérèrent, s’inspirèrent
au cours des siècles et firent ainsi progresser leur art.
Vais-je pouvoir continuer de travailler dans un pays refermé sur lui-même, de servir
une société qui rejette l’idée même de ce qui fait la richesse de la France, le partage
des cultures, son patrimoine aux influences multiples ? Vais-je accepter de travailler pour
un.e client.e dont le vote s’est porté sur le RN ? Comment lui expliquer que les valeurs de
mon métier sont contraires à celles prônées par ce parti politique ? Aurais-je le courage de
ne pas trahir, de ne pas « collaborer » avec ce qui enlève à ce métier son identité, annihile
son éthique, anéanti sa raison d’être ? Comment vais-je le défendre, sinon en entrant
en résistance ? Les mêmes questions, sans doute, que se sont posés les artisans,
les compagnons, les artistes, les mêmes remises en cause à la veille de l’arrivée de régimes totalitaires qui ont détruit leur outil de travail, pire leur raison de travailler.
Face au danger de voir les principes d’universalité des savoirs mis à mal, face au nationalisme, la société civile doit s’opposer au climat de rejet et de haine qui prend forme sous ses yeux. Elle doit défendre la diversité et le dialogue qui nourrissent la science, la culture, l’éducation et tous les héritages issus des lumières qui participèrent à la lutte contre l’obscurantisme en propageant inlassablement leurs soifs d’ouverture, de partage et de transmission. Quels que soient nos métiers, nous avons le devoir de préserver ces fondamentaux séculaires qui fondent nos professions, indissociables du progrès social, économique, territorial, environnemental et humain de la France.
Entre deux projets de société, qui s’opposent absolument, l’un démocratique, progressiste
et libre, l’autre autocratique, liberticide et autodestructeur – car le RN n’est pas un parti
comme les autres mais une imposture très dangereuse – il n’y a qu’un vote qui puisse nous permettre de dire : « Nos métiers d’art, maîtres et compagnons-ouvriers d’antan, nos grands-parents seraient fiers de nous ! »
Faisons en sorte de porter notre voix sur des candidats qui prônent l’Égalité et la Justice
– sans distinction d’origine, de culture ou de religion – l’émancipation de chacun.e, son droit à un égal accès aux savoirs et à une égale dignité. Lyon l’humaniste, l’historique carrefour
des connaissances, la capitale de la Résistance, apportera sa part pour que la France
ne tombe pas.
Pour la pérennité de nos savoirs-faire, pour notre patrimoine vivant, pour éviter que surgisse la pire régression politique de la 5e République qui entrainerait à moyen terme le déclin des métiers traditionnels, pour sauver la Démocratie, … et parce que le Nouveau Front Populaire a ouvert la voie de cette espérance, …
… le 7 juillet, votons pour les candita.tes engagé.es dans le Front démocratique contre l’extrême droite!
Philippe CARRY
L’horloger de Saint-Paul
Maître-artisan d’art
Lyon, le 3 juillet 2024