Communiqué sur la remise à la rue de 170 femmes et enfants

Vendredi 3 Mai, la police a évacué, sur demande du Maire de Lyon, le gymnase Dargent dans lequel 170 femmes et enfants, jusque là à la rue, avaient trouvé refuge. Cette évacuation, en pleine nuit, est un acte d’une violence inqualifiable, qui nous indigne et nous déçoit. La Ville invite les Lyonnais choqués par cette mesure brutale à se retourner contre l’État dont c’est effectivement le rôle d’assurer l’hébergement d’urgence. Bien conscients de cette situation, les associations et collectifs de soutien aux sans-abri ont maintes fois manifesté devant la Préfecture.
Cela dit, une partie importante des sans-abri sont des migrant·es dont la situation ne cesse de s’aggraver. Le Maire participait à la manifestation du 21 janvier contre la Loi Darmanin qui, entre autres injustices, durcit considérablement l’accès à l’hébergement d’urgence.
Les Villes et Métropoles écologistes et/ou de gauche s’honoreraient à montrer une autre voie, conforme à leurs idées et respectueuse de la dignité de toutes et tous. C’est ce que la Mairie de Lyon a, certes avec des hauts et des bas, tenté de faire jusque là. L’expulsion du gymnase Dargent marque-t-elle une vraie rupture ?

Ensemble! 69 appelle la majorité municipale à réfléchir à des solutions concrètes telles que l’habitat intercalaire, le conventionnement des squats, l’occupation des locaux vides… pour que cesse le scandale de toutes ces personnes vivant dans la rue. Il est étrange de s’en prendre aux associations et collectifs (notamment « Solidarité entre femmes à la rue »). Désigner celles et ceux qui alertent comme responsables de la situation est, pour le moins, contre-productif. Les collectifs, avec de faibles moyens, tentent de trouver des solutions : hébergement citoyen, squats, campements…occupation de gymnase. Les élu·es pourraient s’inspirer de leur expérience et de leur créativité. La situation est trop grave pour refuser de renouer le dialogue.